
La ville de Deir Ezzor, reprise au groupe Etat islamique (EI) par les forces du régime syrien, a été la cible d’une offensive de deux mois.
Avec la perte de cette métropole de l’est syrien, les jihadistes sont désormais privés de toutes les grandes villes qu’ils contrôlaient autrefois en Irak et en Syrie, après leur montée en puissance spectaculaire en 2014.
Dans la province de Deir Ezzor, les jihadistes sont confrontés à deux offensives distinctes. Ils sont acculés dans un dernier réduit à la frontière entre l’Irak et la Syrie, et sont pris en étau par les forces engagées dans ces deux pays.
– Mainmise jihadiste –
Deir Ezzor est le chef-lieu de la province du même nom, riche en pétrole et frontalière de l’Irak, la dernière en Syrie où les jihadistes maintiennent une présence importante.
Après le déclenchement de manifestations contre le régime de Bachar al-Assad en 2011, des groupes rebelles s’étaient emparés de pans de la province et de sa capitale.
Mais en 2014, à la faveur d’une offensive fulgurante en Syrie et en Irak, l’EI conquiert ces zones.
Début 2015, le groupe jihadiste assiège les forces gouvernementales et des civils dans le centre de la ville, ainsi qu’un aéroport militaire stratégique dans sa périphérie.
A la suite de combats, les forces syriennes conserveront des quartiers dans deux enclaves de la cité, dans l’ouest et dans le sud.
Les estimations de la population de Deir Ezzor, qui comptait 300.000 habitants avant la guerre, varient mais les sources s’accordent pour dire qu’elle a sensiblement diminué.
Selon l’ONU, plus de 90.000 personnes étaient autrefois assiégées par les jihadistes dans les zones contrôlées par Damas.
Avancée de l’armée
Le siège imposé par les jihadistes a provoqué d’importantes pénuries alimentaires, une flambée des prix et limité l’accès aux soins. Les largages de vivres par le régime et l’ONU ont été perturbés par l’EI.
Des militants signalent également des conditions humanitaires catastrophiques dans les secteurs tenus par l’EI, notamment depuis l’avancée de l’armée syrienne, qui a compliqué l’approvisionnement. Nourriture et matériel médical se sont raréfiés. Pénuries d’eau et coupures de courant.
Après une série de succès sur le terrain face aux rebelles dans d’autres parties de la Syrie, l’armée a pu se focaliser sur Deir Ezzor pour briser le siège des deux enclaves gouvernementales. Ce sera chose faite début septembre.
Commencera ensuite l’offensive pour reprendre aux jihadistes les quartiers entre leurs mains. Vendredi, l’armée a annoncé avoir repris le contrôle total de la ville de Deir Ezzor.
– Déroute jihadiste –
Parallèlement, la province de Deir Ezzor fait actuellement l’objet de deux offensives distinctes visant l’EI..
L’une est menée par les forces du régime, appuyées par l’aviation russe, l’autre par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
Face à ces offensives, le groupe ultraradical ne tient plus aujourd’hui qu’un peu plus de 35% de la province, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les jihadistes se sont retranchés dans une ville de moindre importance, Boukamal, à la frontière irakienne. Les forces du régime syrien, qui contrôlent 32% de la province, sont désormais à 40 km de Boukamal.
L’EI contrôle encore des villages et localités et au moins un champ pétrolier dans la Syrie en guerre, selon l’OSDH.
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