Le favori des législatives tchèques inculpé pour une fraude présumée

Andrej Babis, le chef du mouvement centriste ANO, grand favori des prochaines législatives tchèques prévues pour les 20 et 21 octobre, a annoncé lundi qu’il avait été officiellement inculpé par la police dans une affaire de fraude présumée aux fonds européens.

« J’ai reçu un avis sur l’ouverture d’une procédure pénale, dans la pseudo-affaire du +Nid de Cigognes+ », a affirmé M. Babis, un milliardaire d’origine slovaque souvent considéré comme un populiste, au site internet du journal Dnes qu’il contrôle.

« J’ai immédiatement déposé une plainte contre cette décision et j’ai remis l’affaire à mon avocat », a ajouté M. Babis, selon lequel l’affaire a pour but de torpiller la popularité de l’ANO avant les élections des 20 et 21 octobre pour lesquelles ce parti est crédité des 30,9% voix, selon l’institut officiel CVVM, de l’Académie tchèque des sciences, devançant ainsi largement le CSSD (13,1%) et les communistes KSCM (11,1%).

Le « Nid de Cigognes » est une ferme ultra-moderne qui inclut un complexe hôtelier située à une soixantaine de kilomètres au sud de Prague qui fait partie du grand groupe spécialisé dans l’agroalimentaire et la chimie Agrofert de M. Babis.

La justice reproche à M. Babis, la deuxième fortune de la République tchèque selon Forbes, d’avoir intentionnellement séparé en 2007-08 le « Nid de Cigognes » d’Agrofert, pour pouvoir bénéficier de deux millions d’euros de fonds européens destinés en principe aux petites et moyennes entreprises.

M. Babis a par la suite réintégré cette ferme dans Agrofert.

Son holding comprend également les grands quotidiens tchèques Dnes et Lidove Noviny, ainsi que la première radio privée du pays, Impuls.

Les députés tchèques ont levé le mois dernier l’immunité parlementaire de M. Babis, ministre des Finances entre janvier 2014 et mai 2017.

L’ANO est depuis les législatives d’octobre 2013 un des trois partis de la coalition au pouvoir, aux côtés du Parti social-démocrate CSSD du Premier ministre Bohuslav Sobotka et du parti chrétien-démocrate (KDU-CSL).

Les soupçons de fraudes et de transactions frauduleuses ont coûté à M. Babis le poste de ministre des Finances en mai dernier, mais n’ont en rien entaché sa popularité, qui n’a pas non plus été affectée par des accusations pesant sur lui de collaboration avec la police secrète StB, avant la chute en 1989 du régime communiste dans l’ex-Tchécoslovaquie.

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