
Après la perte de la ville de Deir Ezzor en Syrie, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) ne contrôle plus que 35% de la province du même nom, riche en pétrole et frontalière de l’Irak.
C’est le régime syrien soutenu par les alliés russe et iranien qui a repris la totalité de la capitale provinciale de Deir Ezzor (est) au terme d’une offensive de deux mois.
Dans la province, les jihadistes restent confrontés à deux offensives distinctes, l’une par les forces du régime et l’autre par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
L’EI est surtout acculé dans un réduit entre la Syrie et l’Irak, où l’étau se resserre contre l’organisation jihadiste. En effet, les forces irakiennes cherchent à s’emparer des dernières poches jihadistes dans l’ouest irakien frontalier de la Syrie.
– Mainmise jihadiste
Deir Ezzor est la dernière province de Syrie où les jihadistes maintiennent une présence importante.
Après le déclenchement de manifestations contre le régime de Bachar al-Assad en 2011, des groupes rebelles s’étaient emparés de pans de la province et de sa capitale.
Mais en 2014, à la faveur d’une offensive fulgurante en Syrie et en Irak, l’EI conquiert ces zones.
Début 2015, le groupe jihadiste assiège les forces gouvernementales et des civils dans le centre de la ville, ainsi qu’un aéroport militaire dans sa périphérie.
A la suite de combats, les forces syriennes conserveront des quartiers dans deux enclaves de la cité.
Les estimations de la population de Deir Ezzor, qui comptait 300.000 habitants avant la guerre, varient mais les sources s’accordent pour dire qu’elle a sensiblement diminué.
Selon l’ONU, plus de 90.000 personnes étaient autrefois assiégées par les jihadistes dans les zones contrôlées par Damas.
– Avancée de l’armée
Le siège imposé par les jihadistes a provoqué d’importantes pénuries alimentaires, une flambée des prix et limité l’accès aux soins. Les largages de vivres par le régime et l’ONU ont été perturbés par l’EI.
Des militants signalent également des conditions humanitaires catastrophiques dans les secteurs tenus par l’EI, notamment depuis l’avancée de l’armée syrienne, qui a compliqué l’approvisionnement. Nourriture et matériel médical se sont raréfiés. Pénuries d’eau et coupures de courant.
Après une série de succès face aux rebelles sur les autres fronts en Syrie, l’armée a pu se focaliser sur Deir Ezzor pour briser le siège des deux enclaves début septembre.
Commencera ensuite l’offensive pour reprendre les quartiers de la ville aux mains des jihadistes. Vendredi, l’armée a annoncé avoir repris le contrôle total de la ville.
– Déroute jihadiste
Face aux offensives de l’armée syrienne et des FDS, le groupe ultraradical ne tient plus aujourd’hui qu’environ 35% de la province, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les jihadistes se sont retranchés dans la ville de Boukamal, à la frontière irakienne. Les forces du régime syrien, qui contrôlent désormais 32% de la province, sont à 40 km de Boukamal.
L’EI contrôle encore des villages et localités et au moins un champ pétrolier dans la province, selon l’OSDH.
Ailleurs en Syrie, le groupe est notamment présent dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas.
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