L’ambassade de France s’explique sur le projet d’appui aux droits de l’Homme
Business News avait publié en date du 27 septembre 2017, un article ou nous attirions l’attention sur la participation de Tasnim Cherchi, qui s’avère être la fille de Rached Ghannouchi, à une réunion du comité de pilotage du projet pour l’appui aux droits de l’Homme. Nous avions relevé l’implication discrète et en mode sous-marin, du parti islamiste dans le travail associatif.
L’ambassade de France en Tunisie a tenu à répondre et à expliquer les modalités dudit projet d’appui aux droits de l’Homme et à l’état de droit en Tunisie, financé par la France et mis en œuvre par l’Agence française de développement. Nous publions cette réponse dans son intégralité :
« En réponse aux différents articles publiés dans la presse évoquant le projet d’appui aux droits de l’homme et à l’état de droit en Tunisie financé par la France, l’ambassade de France souhaite apporter les rectifications suivantes : Les ministres des affaires étrangères français et tunisien MM. Laurent FABIUS et Taïeb BACCOUCHE ont signé en avril 2015 un projet d’appui aux droits de l’homme et à l’état de droit en Tunisie.
Ce projet dont la mise en œuvre a été confiée par la France à l’Agence française de développement (AFD) est mis en œuvre en partenariat et en appui du Ministère chargé des relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des droits de l’homme. Ce projet prévoit un ensemble d’actions dans les trois domaines suivants :
– le cadre juridique relatif aux instances constitutionnelles et indépendantes, aux droits de l’homme et à la gouvernance
– la formation à la promotion et la défense des droits de l’homme
– le renforcement du journalisme sur les droits humains.
Les étapes de mise en œuvre du projet sont discutées au sein d’un comité de pilotage qui réunit le ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des droits de l’homme, l’ambassadeur de France, le directeur de l’AFD, ainsi que trois représentants de la société civile M. Mokhtar TRIFI, Président d’honneur de la LTDH et Président du bureau de la FIDH en Tunisie, Mme Tasnim CHERCHI, Présidente de la fondation Jasmin, M. Abdelkarim HIZAOUI, alors Président du Centre de développement des médias (CAP JC). Ces trois personnalités ont été désignées d’un commun accord, lors du lancement effectif du projet à l’automne 2015, entre le Ministre des droits de l’homme, M. Kamel Jendoubi, et l’ambassadeur de France en Tunisie.
Les trois représentants de la société civile interviennent intiuti personae comme experts pour conseiller lors des échanges en comité de pilotage, mais ne jouent aucun rôle dans la mise en œuvre du projet et ne reçoivent aucun financement du projet. Les 400.000 euros associés à ce projet sont mis en œuvre, via deux opérateurs :
– Canal France international (CFI) : chargé de la mise en œuvre des actions du PADHED dans le domaine des médias. Le programme de travail inclut des formations des journalistes en matière de droits de l’homme (journalisme d’investigation et production de contenus).
– Le Centre d’information, de formation, d’études et de documentation sur les associations, IFEDA, est en charge de la mise en œuvre des actions d’accompagnement du Ministère visant la finalisation du cadre juridique des instances constitutionnelles indépendantes (mobilisation d’experts et organisation des consultations avec la société civile).
Les travaux porteront également sur les projets de loi portés par le Ministère de la relation avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des droits de l’homme, relatifs au secteur audiovisuel, à la liberté de la presse et la liberté d’expression, à l’organisation des partis politiques et au secteur de l’économie sociale et solidaire. Des activités de formation destinées aux fonctionnaires d’Etat en matière de droits de l’homme sont également prévues ».